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lebel
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08.09.2008
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Derniers commentairesdocteur je veux votre aide
Par Anonyme, le 16.09.2022
un magnifique article merci a vous mais j aimerai ajouter un truc.....felic itation a cette nouvelle structure
Par le mort vivant, le 15.01.2022
je cherche le numéro du docteur pour un soucis de santé d'un parent
Par Anonyme, le 15.01.2022
ce reportage a oublié la place de lobogrou dans la vie des adeptes de la réligion déhima. c'est le village où
Par Anonyme, le 07.05.2020
le dehima prone un autre evangile, une autre bonne nouvelle que celle de jésus christ le fils du dieu vivant.
Par Dane, le 01.10.2019
L’interdiction de la vente et de la consommation de la viande de brousse, depuis deux mois, en Côte d’Ivoire soumet le secteur de la restauration à une rude épreuve. Entre une reconversion improvisée et la baisse drastique des recettes, beaucoup de restaurants ont tout simple mis la clé sous le paillasson. Quand la filière elle-même, largement alimentée par la chasse traditionnelle, s’asphyxie. Enquête.
L’épidémie de fièvre hémorragique, qui a fait plus d’une centaine de morts en Guinée et au Libéria depuis janvier 2014 à ce jour, a fait prendre des mesures conservatoires à certains pays voisins dont la Côte d’Ivoire. Au nombre de ces mesures : l’interdiction de la vente et de la consommation de la viande de brousse en Côte d’Ivoire. Le petit gibier étant soupçonné d’être un vecteur de transmission et de propagation du virus de cette maladie mortelle pour laquelle, il n’existe pour l’heure aucun vaccin. Samedi 04 mai 2014, près de trois mois après l’entrée en vigueur de la mesure gouvernementale d’interdiction, le grand restaurant «les petits animaux» au quartier Maroc dans la commune de Yopougon, qui faisait de la viande de brousse de toute sorte sa spécialité a baissé pavillon. L’espace gastronomique qui refusait du monde les midis et les soirs est devenu un air de jeux des enfants. Aucun travailleur de ce site jadis fréquenté tous les jours de la semaine n’y est plus retourné depuis longtemps. La promotrice du restaurant, Mme Konan Adjoua a vu ses recettes journalières passées de 200.000 FCFA à 20.000 FCFA la semaine qui a suivi la prise de la mesure conservatoire du ministère de la santé et de la lutte contre le sida contre le virus d’Ebola. Une chute brutale de 80% des recettes qui ne permettait plus de supporter les charges de la petite entreprise. «Nous avons essayé de proposer aux clients du poisson, de la viande de pintade et du poulet mais ils étaient très habitués à la viande de brousse. Beaucoup nous ont même dit que si c’est pour le poulet, ils n’ont pas besoin de se déplacer jusqu’à notre maquis», explique Mme Ahou, le désintérêt de la clientèle. Il n’y avait donc pas d’autre issue pour elle que de fermer le restaurant le temps de la durée de la mesure.
Une filière asphyxiée
Conséquence : ce sont 22 travailleurs plus la tenancière des «Petits animaux» qui sont ainsi au chômage aujourd’hui. Nous avons rencontré Kouadjio Kouassi Kan, ancien travailleur de ce célèbre restaurant qui avoue éprouver des difficultés pour payer son loyer depuis deux mois. «Il faut que le gouvernement lève la mesure parce que notre situation est bien difficile », plaide ce dernier. Mais quand bien même, certains restaurants n’ont jamais cessé véritablement de proposer de la viande de brousse aux clients, comme aux maquis Béoumi à Koumassi, le virus d’Ebola a tellement marqué les esprits que personne n’en demande plus. En effet, dans nos investigations nous avons pu constater à l’espace Béoumi à Koumassi, non loin de la gare UTB que la viande de brousse est toujours vendue par certaines restauratrices. « Nous n’avons jamais arrêté de vendre la viande de brousse parce que la maladie n’est pas arrivée en Côte d’Ivoire», nous dévoile une serveuse à qui nous venions de passer une commande à manger, le vendredi 18 avril 2014. Ici, la viande de brousse y est vendue discrètement dans deux ou trois restaurants. De manière générale, l’offre porte beaucoup plus sur les escargots, la pintade, le poisson et le poulet. Selon les informations que nous avons pu recouper, les tenancières qui ne respectent pas la mesure disposaient avant son entrée en vigueur de stocks importants de viande de brousse fumée. «Il n’était pas question de les brûler ou de les jeter parce que le gouvernement n’a prévu aucun dédommagement. Nous avons attendu juste un peu avant de les écouler», avoue O. Amélan restauratrice à Koumassi. Cette dame qui dit avoir fait des provisions d’une valeur de 400.000 FCFA deux jours avant l’interdiction de la vente, ne pouvait pas pour rien au monde offrir aux contrôleurs sanitaires du ministère de la santé l’occasion de saisir son stock. Faisant courir le risque de l’Ebola aux clients. A la foire industrielle, commerciale et gastronomique de Yopougon (Ficgayo), la mesure est bel est bien respectée par les restauratrices. Même si les dames rencontrées déplorent une baise de la clientèle depuis deux mois. Une baisse des recettes qui menace la survie de ces opératrices économiques de la restauration. Le gouvernement a voulu éviter les risques sanitaires lié au virus de l’Ebola, à travers cette mesure, mais aujourd’hui la menace se situe beaucoup plus au niveau de l’emploi. Au menu des restaurants de rue, plusieurs sites de renom qui faisaient de bonnes affaires grâce à la viande de brousse, ont été contraints de réduire le nombre de leurs serveuses d’au moins un. L’activité ne permettant plus de maintenir un grand nombre de travailleuses. C’est le cas à Treichville, dans le lot de restaurants situé dans une ruelle derrière la mairie. Mais aussi à N’Dotré dans la commune d’Abobo où la clientèle elle-même a quelque peu déserté les lieux.
Des millions brassés dans l’informel
Mais ceux qui sont frappés de pleins fouets par la mesure d’interdiction de la vente de la viande de brousse, ce sont les vendeuses de gros. Si la chasse du petit gibier (Agouti, porc-épic, hérisson etc.), reste la chasse gardée des hommes, il faut préciser que le négoce de la viande de brousse est, quant à lui, contrôlé par les femmes. Au marché gouro de Yopougon et d’Adjamé, elles sont des centaines, les femmes en cessation d’activité. « J’ai eu ma marchandise d’une valeur d’un million saisie par la police le lendemain de la décision du gouvernement alors que je n’étais pas informée. J’ai dû m’arranger avec la police à hauteur de 200.000 FCFA pour récupérer la viande. Je l’ai écoulé difficilement et depuis je n’y suis plus retournée », rapporte Angèle Irié. Faut-il rappeler, que des centaines de kg de viande de brousse saisies en avril 2014 ont été incinérées dans plusieurs villes de l’intérieur comme à Bouaké et à Man. Angèle Irié en a échappé bel. La saisine de sa marchandise aurait pu constituer une grosse perte. Selon cette dernière, elle et ses camarades approvisionnaient le marché d’Abidjan en viande de brousse à partir de l’intérieur, notamment de Dimbokro. « Je livrais par semaine de la viande de brousse pour au moins 500 mille à un million FCFA », déclare t- elle. A en croire Angèle, la marchandise leur était vendue par des collecteurs auprès des chasseurs de subsistance, a priori, dans les villages. Le gibier est ensuite fumé, pour une meilleure conservation, avant d’être acheminé par les revendeurs urbains. En exploitant les informations de notre interlocutrice, nous réalisons que la viande de brousse commercialisée par ce circuit à Abidjan procède pour la plus grande majorité de la chasse traditionnelle ou du braconnage. «Une grande quantité de la viande de brousse provient des zones forestières, notamment là où il y a des plantations. Il s’agit généralement de la chasse au piégeage autour des cultures pour traquer les rongeurs », explique Mel Adou, au fait du circuit de l’approvisionnement du petit gibier. C’est que cette chasse traditionnelle, relève de l’informel, et échappe donc à un véritable contrôle. Pourtant la chasse en Côte d’Ivoire est bel et bien règlementée. Selon la loi n° 65-225 relative à la protection de la faune et à l'exercice de la chasse en Côte d'Ivoire, cette activité est classifiée en quatre types (petite, sportive, scientifique et capture), tous nécessitant le relatif permis. Cependant la loi n’impose pas de permis pour la chasse traditionnelle. Même si, paradoxalement, le petit gibier est concerné par la réglementation en matière de chasse. Du coup, il se pose un problème à établir un volume exact de la viande de brousse consommée ou commercialisée en Côte d’Ivoire. Une chose est certaine, c’est que depuis le 9 avril 2014, le gouvernement a décidé de prendre des mesures de précaution parmi lesquelles figurent le renforcement de la surveillance épidémiologique et le contrôle des mouvements de personnes le long des frontières avec les pays touchés par le virus de la fièvre Ebola.
Alexandre Lebel Ilboudo