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Abidjan-Ouagadougou: La longue traversée d’un train essoufflé

Abidjan-Ouagadougou: La longue traversée d’un train essoufflé

Publié le 22/10/2010 à 12:29 par lebel
Abidjan-Ouagadougou: La longue traversée d’un train essoufflé
Abidjan-Ouagadougou par le train en ce mois de septembre 2010. Entassés dans l’inconfort des wagons et la promiscuité, les voyageurs éprouvent les difficultés d’un trajet avec une locomotive qui va à pas de torture. Nous avons été au cœur d’un voyage que dis-je… d’une aventure peu agréable.

C’est avec appréhension que nous avons embarqué le samedi 18 septembre 2010 à bord du train mixte (Passagers et marchandises). Des témoignages sur le parcours Abidjan-Ouagadougou qu’on nous a dit harassant, nous avait, à dire vrai, traumatisé. Mais, il fallait partir quand même pour pouvoir témoigner. Munis de notre ticket, nous prenons place à bord du wagon 5 à la place N°53. Nous nous rendons bien vite compte que ceux qui avaient décrit ce parcours du combattant n’avaient pas menti. Notre première impression est un sentiment d’étouffement. Nous sommes choqués par la promiscuité qui règne dans le wagon et par cette odeur acre qui enveloppe l’air et cette chaleur humide qui étouffe les passagers sur les fronts desquels perlent de grosses gouttes de sueur.
Un regard circulaire nous permet de constater que le train, initialement, prévu pour le transport des voyageurs a été transformé en wagons de marchandises de toutes sortes : vivres, articles manufacturés, colis divers, bref, c’est un véritable bazar qui nous accueille ce samedi-là. Nous avons l’impression de nous trouver à une foire. A la vérité, nous supportons difficilement cette odeur d’oignon en décomposition qui empeste le wagon.

Promiscuité et insalubrité

Le plancher du train ressemble à une poubelle. Les passagers, qui se massent les uns contre les autres, ont les pieds dans des résidus de sachets pastiques, des restes d’aliments et autres déchets qui traînent dans le wagon. C’est à croire que le train a effectué plusieurs voyages sans être nettoyé. Nos voisins d’en face échangent à voix basse. L’un d’eux se plaint d’avoir touché à un liquide visqueux. « On dirait que quelqu’un s’est mouché ici. Ce n’est pas normal», se plaint-il. Entre-temps, le train de sept wagons passagers, auxquels sont rattachés cinq autres wagons marchandises, poursuit sa montée. Nous mettons le cap sur les gares d’Abobo, d’Anyama, d’Azaguié, de Rubino (sans arrêt) et d’Agboville où d’autres passagers montent. Entre-temps, entre Anyama et Azaguié, le premier contrôle des tickets est assuré par l’agent Derra Boukary. Tout se passe bien. Sur le chemin, le panorama de la végétation se déroule sous nos yeux. Un paysage qui aurait pu nous procurer une sensation de bien-être s’il n’y avait pas cet inconfort.
En fait, les passagers qui ont embarqué à partir d’Abidjan sont déjà pour la plupart fatigués. Convoqués à 11h, ceux qui ont embarqué à partir de Treichville et d’Adjamé n’ont pu quitter la capitale économique que vers 15 heures. Beaucoup d’entre eux sont assommés par cette atmosphère de marché qui règne dans le train, ces vendeurs ambulants particulièrement agressifs qui vous mettent la pression avec leurs marchandises de tout ordre : du savon, des brosses à dent, des torches, des effets vestimentaires, des chaussures, des articles électroménagers, et bien sûr de la nourriture etc. Dans un tohu bohu digne d’un marché, commerçants et portefaix règlent leurs désaccords au sujet de leur rétribution. L’atmosphère est suffocante.

Une si longue attente, dans la pagaille

La faim se faisant sentir, nous sommes obligés de nous contenter du pain et de la viande hachée. Car le service de restauration du premier wagon n’offre aucune commodité. On peut, certes, y boire et manger, mais debout, sans aucun confort. Ce qui ne convient pas à tout le monde. D’ailleurs vers 17 h, lorsque que le train s’arrête à Agboville, la fatigue aidant, très peu de personnes sont disposées à prendre un repas debout. Mais ceux qui évitent les services de restauration du train, ne sont pas pour autant au bout de leurs peines. Car même assis, on ne peut pas dire qu’on mange à son aise dans le bruit et la chaleur. On mange dans des postures inconfortables. Les uns en face des autres. Tant pis, si la façon de manger ou les mets gênent les autres. Tant pis, si on doit subir les restes de tables abandonnés par le voisin de siège qui mange à grand bruit sans aucune tenue. Le drame, c’est que certains mangent les pieds pratiquement en l’air, posés sur les bagages accumulés sous les sièges. De toute évidence, on n’est pas sûr de digérer ce que l’on a mangé dans de telles conditions.
Après avoir avalé sommairement notre pain, nous ne sommes pas loin de nous assoupir quand nous sommes tirés de notre somnolence par un contrôleur qui nous réclame notre ticket. Nous venions de quitter Dimbokro à 22 h. Nous fouillons toutes nos poches, mais le ticket n’y est plus. Nous l’avons égaré. « Je ne retrouve pas mon ticket, je crois l’avoir perdu », lançons-nous au nouveau contrôleur. Celui-ci s’assure auprès des voisins que nous sommes vraiment montés à Abidjan. « Est-ce que ce monsieur est monté à Abidjan et est-ce qu’on l’a contrôlé avant Agboville », demande t-il à une voisine qui lui répond par l’affirmative. « Monsieur, vous ne ressemblez pas à un menteur. Mais je vous conseille de bien chercher votre ticket. Je ne serai pas-là au prochain contrôle », nous prévient-il avant de s’éloigner.

Train à « pas de tortue » et aiguillage précaire

Autre désagrément qui augmente le stress des passagers, la lenteur du train. Un engin qui va moins vite que les gbaka et les wôrôs-wôrôs. En effet, nos très chers trains de la sitarail ne peuvent guère excéder les 50 km à l’heure. Les raisons de cette lenteur pratiquement inadmissible pour un train sont, la défectuosité des rails et l’état technique déplorable des locomotives et des wagons qui sont vieillissants. En effet, la compagnie de train qui rélie Abidjan-Ouaga n’est plus ce qu’elle était avec les beaux trains confortablement équipés et baptisés naguère « Gazelles et Béliers » qui faisaient autrefois la fierté de l’ex- régie Abidjan Niger (RAN) devenue, entre-temps, la Sitarail par les temps de vaches maigres. On subit donc le trajet, on s’ennuie et on s’ennuie d’avancer si lentement. Sans compter les problèmes d’aiguillage qui font perdre du temps. Vu l’état des rails, les aiguilleurs sont obligés de maintenir parfois le train des heures durant à une gare pour éviter les croisements. Quatre longs arrêts pour cause de croisement auront ponctué notre voyage jusqu’à Ouaga (Garkan, Bouaké, Niangoloko et Zamo). « Il vaut mieux perdre des heures que de perdre des vies », nous explique un aiguilleur qui faisait sa pose et que nous avons interrogé. Avant que nous ne continuions notre route et constatons que dans le train aussi le racket est une réalité.

Racket « partagé »

En effet, dès le stationnement du train à Garkan à 2h 45 mn, des murmures fusent de partout : « Ces gens-là encore avec leur affaire de 300 F, 300 F. Il faut que la guerre finisse pour qu’on quitte dans ça». Des bouts de phrase qui nous interpellent et qui nous amènent à tendre l’oreille. Les commentaires nous donnent un aperçu du racket qui a court à Garkan. Personne n’y échappe, paraît-il. Nous sommes estomaqués, mais nous n’avons pas le temps de nous remettre de nos émotions lorsque deux hommes en tenue montent à bord. Deux ex-combattants qui vont se partager les rôles sous nos yeux. Le premier dont la kalachnikov impose respect, intime l’ordre à tous les passagers de préparer 300 FCFA, et le second, lui, tient la caisse. Les passagers s’exécutent en maudissant à demi-mot les agents. Arrivés à notre niveau, les « collecteurs d’impôt » hésitent et passent leur chemin après avoir échangé un clin d’œil. Savaient-ils qui nous étions? Toujours est-il que nous n’avons pas été inquiétés. Au moment où les autres passagers du train s’acquittaient des 300 FCFA chacun. Après avoir amassé le butin dans notre wagon, les deux hommes disparaissent comme ils étaient venus. Nous avons appris plus tard que dans le wagon N°4, ils ont opéré une razzia sans pitié au niveau des étudiants et élèves qui y étaient rassemblés. Pire, les « cyniques » n’ont pas rendu la monnaie d’une jeune fille qui n’avait que 5000 FCFA comme frais de voyage. Nos deux larrons, se sont évanouis dans la nature après avoir promis de ramener 4.700 à la jeune fille. Ce qui constituait sa monnaie sur les 5.000 F CFA qu’elle leur avait tendu. A la prochaine escale, à Bouaké, nous avons retrouvé Alimata en larmes, les ex-combattants avaient disparu. Peu avant Ouangolodougou, deux autres soldats, collectent à nouveau 300 FCFA par passagers. Ce genre de scène, nous dit-on, est courant dans le train dans cette zone où les militaires procèdent à des extorsions de fonds à visage découvert. Entre-temps, les agents de la Société ivoiro-Burkianbé (Stib) chargé de la gestion du train et les agents de Prestis, chargés de la sécurité à bord s’affrontent verbalement à propos de l’ordre. Leur cohabitation est tendue. Et le superviseur général, Sawadogo Issouf, est par moment rappelé à l’ordre. Ce dernier, qui taxe les marchandises achetées par les commerçantes au cours du trajet, est constamment aux prises avec ces femmes. Injures, insultes, aucune discussion n’est courtoie avec ce Monsieur qui passe pour le « méchant » dans le train. « Je fais mon travail », se défend t-il. Avant Ferkessedougou, une voix prononce notre nom. Notre surprise est grande d’être repéré parmi tout ce monde. Mais il y eu plus de peur que de mal. Car l’homme, qui n’était personne d’autre que le Superviseur Général de la Sitarail, avait ramassé notre ticket sur lequel est mentionné notre nom et cherchait à nous le rendre. Nous récupérons le bout de papier avec beaucoup de soulagement.

Fouille minutieuse à la frontière

A la frontière burkinabè, Niangologo, la police procède au contrôle d’identité et retient les passeports et les sans papiers. Les propriétaires des passeports seront priés de descendre les faire viser quant aux autres sans papiers, ils reviendront nous rapporter qu’ils ont dû payer au poste : 1000 FCFA par passager. Le train sera passé au peigne fin. Les commerçants sommés de présenter leurs factures d’achats pour d’éventuels frais de douane. L’on y passera deux heures avant que le train n’entre sur le territoire burkinabé. Les agents de Prestis sont à ce niveau relayés par Pyramide sécurité. Et le train poursuit, sans incident, sa montée en direction de Ouagadougou qu’il atteint le lundi matin à 9 heures 30 mn, soit après 44 heures de voyage depuis Abidjan. Notre séjour dure une semaine dans la capitale Ouagalaise. Nous avons le temps de savoir ce qui s’est passé à la dernière réunion du cadre permanent de concertation et de nous promener un peu. Mais l’aventure vécue nous a fait comprendre que de part et d’autre des deux frontières, les deux peuples frères n’aspirent qu’à la paix.
Après avoir vécu les « joies » du train en direction de Ouaga, nous sommes revenus, quelques jours plus tard, de la capitale Burkinabè avec le sentiment que la paix constituera une bouffée d’oxygène pour ces deux pays. Et ce ne sont ni la Sitarail, ni les usagers du train qui diront le contraire.

Reportage réalisé par Alexandre Lebel Ilboudo
Paru dans le Patriote du 30 septembre 2010

:: Les commentaires des internautes ::

Anonyme le 27/06/2012
je comptais prendre le train mais je pense que l`avion s`impose loool


Anonyme le 23/03/2013
Quel dommage. J'avais pris "la gazelle" jusqu'à Bobo Dioulasso en 1984 ou 1985, c'était propre et plus rapide.


Monsieur Gilles le 29/03/2015
J'ai voyagé avec la gazelle entre ouaga et bobo en 1979 j ai souvenir d un voyage agréable et rapide, pas de corruption, des gens sympas, je vois que ça se gâte partout